L’étude récente menée par le Hiring Lab d’Indeed met en lumière les dynamiques de l’immigration de travail en France, révélant des éléments importants concernant l’attractivité du pays pour les travailleurs qualifiés étrangers. 

Une attirance pour les offres d’emploi à hauts salaires

L’un des constats majeurs de l’étude est que la France réussit à attirer un nombre relativement élevé de candidats qualifiés, en particulier pour les offres d’emploi proposant des salaires supérieurs à 31 600 euros. Ces opportunités sont principalement concentrées dans des secteurs tels que l’encadrement, l’immobilier, les médias, le marketing, la médecine, l’informatique, ainsi que dans la banque et la finance.

Cette spécificité montre que l’attractivité de la France ne se cantonne pas à une généralisation, mais qu’elle est fortement liée à des rémunérations compétitives. A cet égard, il est essentiel de noter que des pays tels que l’Allemagne ou le Royaume-Uni n’ont pas réussi à attirer autant de candidats dans ces segments de marché, ce qui souligne la nécessité de stratégies ciblées pour continuer à séduire les talents.

Une hausse des recherches d’emploi étrangères

Un autre point clé de l’étude est l’augmentation des recherches d’emploi en France en provenance de l’étranger, qui a même surpassé les niveaux d’avant la pandémie. Cette tendance peut être attribuée à plusieurs facteurs structurels, notamment le vieillissement de la population française et les pénuries de main-d’œuvre dans divers secteurs. De plus, un effet de rattrapage post-COVID-19 joue également un rôle significatif, les travailleurs étrangers cherchant à explorer de nouvelles opportunités après les restrictions de mobilité.

Des secteurs en forte demande, mais peu attractifs

Bien que des secteurs comme l’éducation, la restauration, le transport routier, la maintenance et la médecine-chirurgie attirent une proportion notable de candidats étrangers, ils rencontrent par la suite des difficultés à retenir ces talents. La principale raison réside dans le fait que ces domaines manquent d’attractivité pour les travailleurs français, en raison de salaires peu élevés et de conditions de travail souvent difficiles. Par conséquent, il devient crucial d’améliorer les conditions de travail et de revaloriser ces professions afin de conserver les talents recrutés.

La concurrence des pays voisins

Il est également intéressant de noter que des pays plus petits, tels que le Luxembourg ou la Suisse, semblent exercer une plus grande attractivité sur les travailleurs qualifiés étrangers par rapport à la France. Cela s’explique par des niveaux de vie et de salaires supérieurs, ainsi que par la présence d’industries de haute technologie et de secteurs financiers très développés. Pour la France, cela soulève des questions sur la nécessité d’adapter ses politiques publiques afin de rivaliser avec ces pays aux attraits indéniables.

La simplification des procédures de visa de travail

Dans un effort pour améliorer la situation, la France a opéré des changements significatifs dans ses procédures d’obtention de visas de travail, notamment par le biais du dispositif “Passeport Talent”. Bien que cela ait conduit à une augmentation du nombre de travailleurs étrangers, cette croissance reste inférieure à celle observée dans des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Un bon point se dessine ici : la simplification des démarches administratives doit être poursuivie et approfondie pour attirer davantage de talents.

Investir dans l’innovation et la numérisation

Pour renforcer son attractivité, la France doit envisager des investissements massifs dans l’innovation et la numérisation. En créant davantage d’emplois hautement qualifiés et bien rémunérés, le pays pourra non seulement attirer des talents étrangers, mais aussi retenir ses propres jeunes diplômés. De plus, faciliter l’intégration des travailleurs étrangers, notamment à travers l’usage de l’anglais dans certaines entreprises, sera un facteur déterminant pour améliorer l’environnement professionnel.

La maîtrise du Français : un défi dans certains secteurs

L’étude indique par ailleurs que la maîtrise du français est moins exigée dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre, tels que le nettoyage, la restauration ou les services à la personne. Bien que cela puisse sembler une opportunité pour pourvoir ces emplois, cela pose des interrogations quant à l’intégration linguistique des travailleurs étrangers. Pour une intégration véritable et efficace, il est crucial que des efforts soient déployés pour enseigner la langue française aux nouveaux arrivants.

Dans cet épisode de Jobnews by Indeed, Alexandre Judes répond aux questions de Jean Baptiste Vennin