Le monde du travail change, mais les habitudes ont la peau dure. En 2025, les compétences prennent le pas sur les diplômes, mais la culture du présentéisme résiste encore.
Recrutement : vers la fin du diplôme roi ?
La dernière étude menée par Indeed France, en partenariat avec Censuswide, révèle une réalité contrastée du recrutement en 2025.
➡️ 65 % des recruteurs continuent de croire en l’importance des diplômes.
➡️ Mais 75 % privilégient désormais les compétences dans leurs critères de sélection.
Cette contradiction révèle un tournant : si le diplôme reste une référence culturelle forte, il ne suffit plus à convaincre. Les soft skills et l’expérience réelle deviennent les nouveaux indicateurs de performance.
Une pression invisible : la culture du présentéisme
Autre révélation de l’étude : 39 % des salariés affirment rester tard au bureau, même sans être productifs, simplement pour prouver leur engagement.
La culture du présentéisme, encore très ancrée en France, freine l’équilibre vie pro / vie perso et engendre stress et démotivation.
“Le présentéisme reste une réalité dans beaucoup d’entreprises.
Et pourtant, près de la moitié des salariés déclarent que chez eux,
les apparences comptent plus que les résultats.”Bertrand Serna, Directeur marketing chez Indeed France :
Les soft skills en tête des critères de recrutement
Pour les recruteurs interrogés, les critères essentiels pour identifier un “bon candidat” sont aujourd’hui les suivants :
✔ Capacité à résoudre des problèmes
✔ Apprentissage rapide
✔ Travail en équipe et adaptation
✔ Compétences transversales et innovation
La montée en puissance des soft skills traduit une volonté d’évaluer les candidats au-delà du CV, sur leur savoir-être, leur agilité et leur capacité à contribuer durablement à l’entreprise.
Démissions en baisse, stabilité en hausse
Contrairement aux idées reçues, les salariés français ne démissionnent pas massivement. En 2025, seuls 23 % envisagent de changer de poste, contre 40 % en 2022.
Pourquoi ? La peur de l’instabilité financière, le manque de reconnaissance ou encore l’inquiétude de quitter sa zone de confort restent des freins majeurs. Néanmoins, 75 % des salariés se disent prêts à partir si une meilleure opportunité se présente.
Le droit à la déconnexion : connu mais peu appliqué
Malgré la loi El Khomri et les injonctions au “droit à la déconnexion”, l’écart entre employeurs et salariés reste net :
📉 64 % des recruteurs affirment vouloir le promouvoir
📉 Mais seulement 42 % des salariés constatent des actions concrètes
La jeune génération (16-24 ans) est moins informée de ses droits, ce qui souligne un enjeu de communication interne encore insuffisant.
Un monde du travail en mutation lente mais réelle
Les chiffres le montrent : les lignes bougent, mais lentement.
La survalorisation du diplôme décline, les compétences prennent du poids,
et les entreprises doivent désormais composer avec des salariés en quête de sens, d’équilibre et de reconnaissance.