Au cours des sept dernières années, le marché du travail français a connu une transformation significative, particulièrement en ce qui concerne la valeur accordée aux diplômes académiques. C’est l’objet de cet épisode de  #JobnewsbyIndeed, le podcast qui décrypte tous les mois l’actu de l’emploi.

La proportion d’offres d’emploi exigeant des qualifications spécifiques a connu une baisse marquée, passant de 31 % à 53 % entre 2017 et 2024. Cette évolution témoigne d’un changement culturel profond dans les pratiques de recrutement, motivé par la pénurie de main-d’œuvre et la nécessité d’évaluer les compétences réelles des candidats.

La baisse des exigences de diplôme

L’une des tendances les plus frappantes observées au cours des dernières années est la diminution des exigences de diplôme dans les annonces d’emploi. Alors que de plus en plus d’entreprises commencent à privilégier les compétences sur les qualifications académiques, la nécessité de recruter des individus possédant des compétences spécifiques devient de plus en plus centrale. Ce changement est particulièrement pertinent dans un contexte où le marché de l’emploi se caractérise par une lutte croissante pour attirer et retenir des talents.

Exceptions sectorielles : le secteur de la santé

Il est important de noter que cette tendance n’est pas universelle et que certaines exceptions subsistent. Par exemple, le secteur de la santé maintient des exigences de diplôme élevées, en raison des préoccupations légales et de santé publique. Les professions médicales, telles que celles des médecins et des infirmiers, nécessitent toujours des qualifications académiques rigoureuses pour garantir un niveau de compétence et de sécurité pour le patient. Ainsi, bien que le paysage général du recrutement évolue, des secteurs comme celui-ci continuent de valoriser les diplômes.

Une approche de recrutement axée sur les compétences

Le concept de skill-first hiring, ou recrutement axé sur les compétences, émerge comme une méthode privilégiée par de nombreuses entreprises. Cette approche adopte des méthodes d’évaluation plus pratiques et concrètes, telles que des études de cas et des tests de compétences. Les recruteurs se tournent vers des moyens d’évaluer les candidats qui vont au-delà des simples certifications académiques, cherchant à découvrir les aptitudes réelles des postulants dans des contextes spécifiques.

Opportunités pour les jeunes candidats

Cette évolution présente également des opportunités inédites pour les jeunes candidats, souvent confrontés à des défis pour entrer sur le marché du travail. Grâce à cette nouvelle approche, les individus peuvent désormais démontrer leurs capacités et leur potentiel, indépendamment de leur parcours académique. Cela offre une chance d’égalité aux candidats qui, bien que peut-être moins qualifiés académiquement, possèdent des compétences pratiques précieuses. Les entreprises, en reconnaissant cette dynamique, ouvrent la porte à une diversité de talents qui enrichissent le milieu de travail.

La formation continue : un soutien indispensable

Parallèlement à cette évolution, la réforme de 2019 en France soutient également l’idée de la formation continue. Dans un monde où l’innovation et le changement sont constants, il devient essentiel pour les professionnels de continuer à développer leurs compétences tout au long de leur carrière. Cette initiative favorise non seulement la compétitivité des individus, mais elle assure également que les entreprises disposent d’une main-d’œuvre qualifiée et adaptable.

Secteurs innovants : une diminution particulière des exigences de diplôme

Certains secteurs, notamment ceux liés à la technologie, connaissent une baisse particulièrement marquée des exigences de diplôme. Le développement informatique, par exemple, est un domaine où les compétences pratiques surpassent souvent les qualifications académiques. Des entreprises commencent à considérer des candidats ayant suivi des formations alternatives, telles que des bootcamps de codage ou des cours en ligne, qui démontrent une maîtrise des compétences requises. Ce phénomène démontre que l’accès à l’éducation et à la formation continue peut s’effectuer par divers chemins, et non nécessairement par les voies traditionnelles.

Dans cet épisode de Jobnews by Indeed, Jean Baptiste Vennin, rédacteur en chef de Jobradio reçoit Alexandre Judes, économiste au Hiring Lab d’Indeed